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    Jeudi 27 août 2015, regardant le journal de 20H30 sur BFM-TV, j'ai été abasourdi par le reportage de Caroline Douteau et Elisa Trannin, consacré à l'assassinat d'une jeune fille à Perpignan. Et pourtant, j'ai l'habitude des médias français.... Il est sans doute sain que je ne m'y habitue pas complètement.....

    Erika, 17 ans, avait donc été égorgée mardi 25 août à Perpignan par son « petit ami », avec qui elle venait de rompre.

    Comme le prénom de l'assassin n'a pas été mentionné mercredi, et n'est pas mentionné de suite dans le reportage, on soupçonne qu'il est peu probable que le « petit ami » se prénomme Louis ou Rémi; mais ce n'est que tardivement qu'on nous informe qu'il s'agit de Kader.

    On apprend ensuite comme si c'était le plus naturel du monde que le « petit ami » était un peu violent, et qu'il l'aurait frappée et séquestrée plusieurs mois.

    En fin de reportage, sur le même ton neutre, la journaliste prononce cette phrase ignoble: « Certains amis du couple ont également eu une pensée pour Kader. Sans excuser son geste, ils se désolent de voir l'avenir de leur ami ainsi gâché. »

    Ignoble. Simplement ignoble. Monumentalement abject.

     


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    Nicolas Poincaré est actuellement présentateur de l'émission "complément d'enquête", sur la télévision d'Etat France 2.

    Je ne le connais pas spécialement, mais les très rares fois où je l'ai vu à la télévision me l'ont plutôt fait apparaître comme un personnage pratiquant la confusion et l'amalgame.

    Deux exemples.

    Le 12 février 2015, l'émission de Nicolas Poincaré s'intitulait: "Zemmour et les nostalgiques: la France, c'était mieux avant?". Vous l'aurez compris: le but, c'est de montrer la France réactionnaire qui nous menace. Zemmour, la "manif pour tous", et les scouts. L'idée de l'émission était-elle de Poincaré? Ou l'a-t-il fabriquée sur commande? Je penche pour la seconde hypothèse: quelqu'un a dû lui dire: fais-nous une bonne émission qui vomit sur Zemmour, les opposants au mariage homosexuel et les scouts.

    Parce qu'il y a deux types de scouts; et Nicolas Poincaré a tiré sur la mauvaise cible! Dans la suite de la guerre d'Algérie et du concile Vatican II, le scoutisme s'est fracturé entre "scouts des villes" et "scouts des bois". Les scouts "modernes" furent les scouts de France, dont les pionniers adoptent désormais la chemise rouge. Les scouts dénigrés furent les scouts traditionnels, les "scouts des bois", attachés à une éducation traditionnelle, au sens des responsabilités, à l'éducation par la vie dans la nature et la débrouillardise (scouts unitaires de France, scouts d'Europe, ....). Nicolas Poincaré aurait dû en remettre une louche sur les scouts traditionnels, les accusant d'être réactionnaires, dépassés, nostalgiques, fascistes, zemmouristes. Mais il s'est pris les pieds dans le tapis, et a tapé sur les scouts aux chemises rouges. Bien sûr, ceux-ci se sont étranglés d'indignation: les chemises rouges assimilées au zemmourisme, vous vous rendez compte! Et ils ont raison. Mais je ne les plaindrai pas. Quand leur collègues les scouts des bois sont accusés, à tort aussi, d'être des fascistes, non seulement ils ne protestent pas, mais se joignent parfois au concert des accusateurs.

    Quant à l'équivalence entre Zemmour et la "manif pour tous", elle est partiellement contestable. Je pense que Zemmour doit plus ou moins partager les positions de la "manif pour tous", c'est-à-dire que le mariage est l'union d'un homme et d'une femme, et qu'un enfant n'est pas une chose à vendre et acheter. En revanche, je doute que les partisans de la "manif pour tous" soient tous d'accord entre eux sur d'autres sujets politiques sur lesquels s'exprime Zemmour, comme son admiration pour le régime gaulliste, sa vénération de la Révolution française, son opinion sur le syndicat de la magistrature, son opposition au collège unique, son souverainisme anti-européen.

    Entre parenthèses et pour terminer, est-ce être "nostalgique" que de défendre les valeurs de la "manif pour tous" et de participer à des activités scoutes? 

    Second exemple: l'émission du 4 juin 2015 qui s'intitulait: "Affaire Balkany, mariages chinois, le poids du scandale". A la fin de l'émission, Nicolas Poincaré met sur le même plan Jean Roujon et Jean Germain. Après un reportage sur l'affaire Germain, et sans exposé particulier de ce qui est reproché à Jean Roujon, il déclare: "Notre sujet ce soir, c'est les hommes politiques face au scandale avec, on vient de le voir, parfois des tristes fins; l'affaire Jean Germain à Tours, l'affaire du maire de Marvejols, cette semaine, qui s'est suicidé lui aussi face au scandale".

    Qui étaient ces deux maires? Voici ce qu'on en sait, en fonction de ce qu'en ont dit les médias.

    Jean Germain était le maire socialiste de Tours de 1995 à 2014. Il restera dans l'Histoire comme le maire des "mariages chinois". Il accueillait des couples asiatiques dans sa mairie de Tours, et ceux-ci renouvelaient leur mariage en France, ce qui était perçu comme très romantique. L'objectif était de favoriser le développement touristique de la commune. On peut plus ou moins apprécier ce genre de développement touristique, il demeure que l'intention semble être louable. Le hic, c'est que la dirigeante de la société organisatrice de ces "mariages", "Lotus bleu", officiait aussi au cabinet du maire en tant que conseillère chargée des relations franco-chinoises.  Cette conseillère aurait de plus déclaré devant le juge être la maîtresse du maire de Tours. Des éléments de nature à alimenter une suspicion de confusion d'intérêts. Jean Germain devait comparaître le 7 avril 2015 devant le tribunal pour cette affaire. Mais il se suicide ce matin-là, au lieu de se rendre devant la justice. Ce qu'on reprochait au maire de Tours, c'est une faute morale, des malhonnêtetés, dont il n'aura pas à répondre, puisqu'il s'est suicidé.

    Jean Roujon, maire UMP de Marvejols (Lozère) de 1995 à 2014, se suicide le 1er juin 2015. Il avait laissé la mairie à son départ avec une dette très importante. Ce qu'on reproche à Jean Roujon, c'est donc une faute politique, une faute de gestion. Son honnêteté ne semble pas en doute.

    Il ne me semble pas être très honnête de mettre sur le même plan Jean Germain et Jean Roujon.

     


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    Le 20 mai 2015, le ministère de la Défense français annonçait que quatre terroristes avaient été tués par l'armée française au nord du Mali.

    Sur son site Internet, le quotidien le Monde publiait un article non-signé. Il portait la mention "le Monde avec AFP". Le Monde en a donc à coup sûr la responsabilité, pour l'avoir publié, et plus ou moins rédigé. L'AFP a peut-être une responsabilité dans la rédaction.

    L'article commence en indiquant que quatre "terroristes" ont été tués; c'est le Monde qui met des guillemets. Je peux comprendre ces guillemets; je pense que le terme de "terroriste" est parfois employé à tort et à travers, et surtout pour éviter de clairement désigner nos adversaires. Mais je ne suis pas certain que c'est ce que voulait souligner le rédacteur anonyme.

    Le Monde indique ensuite que l'un des tués est considéré comme responsable du rapt du Français Michel Germaneau, qui avait été "exécuté" en juillet 2010. Le mot "exécuté" est inscrit sans guillemets. Il faut rappeler que parler d'exécution donne de la légitimité à cet acte; en effet, une exécution est la conséquence d'un jugement. Certes, ce n'est pas toujours le cas; mais on parle alors d'"exécution sommaire", éventuellement après un "procès expéditif", voire sans jugement. Je reconnais néanmoins que l'emploi du mot "exécution" n'est pas l'apanage du Monde, mais qu'il est malheureusement assez répandu dans la presse française pour parler des meurtres commis par des terroristes. Mais dans cet article, c'est assez particulier. Il est en effet indiqué qu'un des terroristes tués serait responsable des "assassinats" de deux journalistes français de la radio d'Etat française, et du fait que Michel Germaneau a été "exécuté". Ce qui veut donc dire qu'il était légitime de tuer Michel Germaneau, mais que tuer les deux journalistes ne l'étaient pas. Peut-être parce que les musulmans peuvent tuer de simples Français, ce qui n'est pas très grave, mais pas des journalistes, parce que c'est une atteinte à la liberté de la presse.

    Mais il y a encore pire que çà.

    L'article indique que 4 "terroristes" ont été tués par les forces françaises, et donne les noms de 2 d'entre eux qui figureraient parmi les "victimes". Victimes! Et sans guillemets, évidemment.

    Autrement dit, pour le Monde et l'AFP: les "terroristes" ont légalement et légitimement exécuté un Français, et les soldats français ont assassiné 4 "terroristes".

    Est-ce la vérité? Est-ce l'exposé objectif des faits? Je ne sais pas.

    En tous cas, pour un citoyen français, ce qui s'est passé, c'est que des terroristes ont assassiné un Français, et que les soldats français ont tué les assassins lors d'une opération militaire.

     

     


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    La commune de Boischampré a été créée le 1er janvier 2015, par la fusion de 4 communes du département de l'Orne: Saint-Loyer-des-Champs, Vrigny, Saint-Christophe-le-Jajolet et Marcei.

    La raison de ce regroupement est à moitié idéologique: le gouvernement souhaite un regroupement des communes. Elle est à moitié économique, pour regrouper les services et rationaliser les dépenses. C'est apparemment aussi pour garder une dotation financière de l'Etat plus importante; ce qui est à la fois un motif économique pour les maires (recevoir la somme maximale de l'Etat pour leur commune), et une action idéologique de l'Etat, qui diminue les dotations des élus libres qui ne veulent pas laisser disparaître leur village.

    Ceci étant dit, n'habitant pas ce département, je n'ai pas d'avis sur cette fusion.

    Mais pourquoi ce nom de Boischampré? Pour 3 raisons, selon le maire, Michel Lerat. Première raison, parce que sur le territoire des 4 communes, il y a des bois, des champs et des prés. Deuxième raison, parce que les bois, les champs et les prés, c'est "poétique". Troisième raison: "on ne voulait pas qu'une des communes ressorte, on est vraiment à égalité" (journal de l'Orne, 31 décembre 2014).

    Michel Lerat confirme cette troisième raison dans le journal de 13h00 de TF1 du 29 mai 2015: "On ne voulait privilégier évidemment aucune des communes, des noms des communes".

    Cette troisième raison est bien dans l'air du temps: pas de discrimination! Pas de privilégiés! Attention à ne pas stigmatiser les 3 communes dont le nom n'aurait pas été retenu; il vaut mieux supprimer les 4 noms.

    La deuxième raison est aussi dans l'air du temps. Des noms sans attache historique. On notera au passage que çà fait disparaître deux noms de saints, ce qui ne doit pas déplaire aux laïcards et musulmans locaux. "Boischampré", c'est tout le contraire de la poésie. Çà fait plutôt penser à la banlieue pavillonnaire, à la "France des ronds-points"; ces endroits sans âme, où vous passez de la rue des tilleuls à la rue des acacias, en passant par l'allée des aubépines, le rond-point des bouleaux, pour finalement arriver à l'impasse des marronniers. Ceci dit, ce sont quand même des noms de rues un peu moins disgracieux que lorsqu'on est obligé de circuler en zone communiste, en passant de la rue Georges Marchais à la rue Mandela, via le boulevard Maurice Thorez et l'avenue Lénine, en longeant le square du 19 mars.

    Le prochaine étape sera de trouver un nom pour les habitants de Boischampré. Une étude est en cours.

    Je n'ai rien trouvé quant à une décision ou une étude pour l'établissement du blason de la nouvelle commune. Y aura-t-il d'ailleurs un blason? La modernité fera probablement privilégier un logo minable et moche. Logo qui sera sans doute facturé à pris d'or par une agence de communication, qui demandera une fortune pour créer quelque chose qui ressemblera à un "B" majuscule jaune posé sur un carré vert en perspective (symbolisant les champs), et un arbre rond au-dessus du "B".

    On attend maintenant avec impatience la poésie des prochains regroupements de communes. Après Boischampré, nous aurons sans doute Champrébois, Préboischamp ou Préchambois. Le nom des habitants de Préchambois sera d'ailleurs facilement adopté: les Prêcheurs-en-bois. Ensuite, on pourra varier les noms: Fraisepommepoir, Merplageport, Ruisseauroutetrottoir ou Pluipluiplui (en Bretagne).

     


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