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    Le 4 octobre 2015 étaient organisées les élections législatives au Portugal. Les députés à l'Assemblée nationale sont élus à la proportionnelle dans 22 circonscriptions.

    Le premier ministre sortant, Pedro Passos Coehlo, était à la tête d'une coalition de droite entre son parti, le PSD (Parti Social-Démocrate), et le PP (Parti Populaire). Sa coalition obtient 38,36% des voix, et perd la majorité absolue qu'elle détenait à l'Assemblée, en n'obtenant que 107 des 230 députés, soit une perte de 25 sièges par rapport aux précédentes élections législatives de 2011.

    La gauche gagne les élections, mais en étant très divisée. Le PS (Parti Socialiste) obtient 32,38% des voix et 86 sièges. Le BE (Bloc de Gauche) obtient 10,22% des voix et 19 sièges. La coalition du PCP (Parti Communiste Portugais)  et du PEV (Parti Ecologiste - les Verts) gagne 8,27% et 17 sièges.

    Le président portugais, Anibal Cavaco Silva, issu lui aussi du PSD, pensant que la gauche ne parviendra pas à s'unir, renomme le premier ministre sortant à son poste le 23 octobre; le 10 novembre, celui-ci est renversé par une motion de censure. Les différents partis de gauche sont en effet parvenus à s'entendre; le 24 novembre, le chef du PS, Antonio Costa, est nommé premier ministre.

    Le Portugal, qui a dû appliquer une politique d'austérité pour tenter de résoudre la crise économique, voit donc, comme la Grèce, une défaite électorale de la droite et l'arrivée de la gauche au pouvoir. On peut cependant noter que la coalition de droite a quand même très bien résisté et obtient un score honorable. Contrairement à la Grèce, le PS ne s'est pas effondré et gagne des voix. L'extrême-gauche du BE, plafonne à 10%, même si elle double son score de 2011, et augmente son influence en entrant dans la coalition gouvernementale.

     


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    Les élections législatives étaient organisées le 25 octobre 2015 en Pologne, quelques mois après l'élection présidentielle de mai, qui avait porté à la présidence du pays André Duda, le candidat du PiS (voir chronique du 19 juin 2015: élection présidentielle polonaise: lien). Elles ont été remportées par le PiS (Droit et Justice), parti de la droite conservatrice.

    Le parlement polonais est composé de deux chambres: la Diète (460 sièges) et le Sénat (100 sièges). Les membres de la Diète sont élus à la proportionnelle; un parti doit obtenir au minimum 5% des voix pour avoir des élus; pour les listes présentées par une coalition de partis, 8% sont nécessaires. Les sénateurs sont élus au scrutin uninominal à un tour.

    Le gouvernement sortant était constitué par la droite libérale du PO (Plateforme civique). Le PO, qui avait obtenu 39,1% aux élections législatives de 2011, avait 216 députés dans l'assemblée sortante; avec 24,09% en 2015, le PO passe à 138 députés. Le PiS, qui avait obtenu 29,9% des voix en 2011, avait 151 députés dans l'assemblée sortante; avec 37,58% en 2015, le PiS obtient 235 sièges à la Diète. Pour la première fois depuis la fin de la dictature communiste, un parti réussit à obtenir sans alliance une majorité absolue à la Diète.

    Pour la gauche polonaise, la chute continue. Alors qu'elle avait 67 députés sortants, et qu'elle avait obtenu 18,2% des voix en 2011, elle disparaît totalement du parlement en 2015: avec 7,55% des voix pour la coalition de la gauche unie et 3,62% pour le parti Razem, elle ne décroche aucun siège à la Diète. Elle ne conquiert aucun siège au Sénat, dont elle était déjà absente.

    Pour les élections sénatoriales, le PiS obtient 39,99% des voix et 61 sièges, contre 28,85% et 34 sièges au PO. Ce résultat constitue l'inversion du Sénat sortant, dans lequel le PiS avait 31 sièges, et le PO 63 sièges. L'essentiel des sièges des sénateurs du PO est situé à l'Ouest du pays et à Varsovie, tandis que le PiS gagne les sièges de sénateurs à l'Est.

    Beata Szydlo, vice-présidente du PiS, devient premier ministre en novembre.

     


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    Les Grecs ont renouvelé deux fois leur parlement cette année, le 25 janvier et le 20 septembre. Le parlement comprend 300 députés. 250 sont élus au scrutin proportionnel par circonscriptions, et les 50 restants sont attribués au parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix.

    Le 25 janvier, c'est le mouvement d’extrême-gauche SYRIZA ("Coalition de la gauche radicale") qui s'est imposé, arrivant en tête avec 36,34% des voix, et obtenant 149 députés, donc très près de la majorité absolue des sièges. Pour former le gouvernement, Alexis Tsipras, le leader de la SYRIZA, s'allie avec le parti de droite souverainiste ANEL (Parti des Grecs indépendants"), qui, avec 4,75% des voix, a obtenu 13 députés.

    Le 20 août, pour renforcer sa légitimité dans ses discussions avec l'Union européenne, Alexis Tsipras démissionne de son poste de premier ministre, et provoque de nouvelles élections législatives, qui sont organisées le 20 septembre.

    Les résultats sont proches des élections de janvier. La SYRIZA remporte 35,46% des voix et 145 sièges; l'ANEL remporte 3,69% et 10 sièges. Les deux partis reconduisent leur alliance.

    Le parti de droite, la "Nouvelle démocratie" obtient en septembre 28,1% des voix et 75 sièges. En janvier,  il avait obtenu 27,81% et 76 sièges. Les résultats de la Nouvelle démocratie oscillaient entre 36% et 55% des voix entre 1974 et 2007. Avec la crise européenne, le parti, qui obtenait 33,5% en 2009 plonge à 18,9% en mai 2012. Il parvient à se rétablir aux élections de juin 2012 avec 29,7%; ses résultats de 2015 montrent une stabilisation fragile.

    Le parti socialiste, le PASOK, survit à peine. Il forme une coalition avec le mouvement de gauche DIMAR; cette coalition obtient en septembre 6,8% et 17 sièges. En janvier, le PASOK avait obtenu 4,68% et 13 sièges. Le PASOK était entre 38% et 48% des voix entre 1981 et 2009. En 2009, il était encore à 43,9%. En mai et juin 2012, il plonge à 13,2% et 12,3%. En 2015, ce fut donc une nouvelle dégringolade qui aboutit à la quasi-disparition du PASOK.

     


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    Le mardi 22 septembre 2015, un vote des ministres de l'Intérieur des pays européens, réunis à Bruxelles, a décidé de la répartition obligatoire, dans les pays de l'Union européenne, de 66.000 immigrés arrivés en Italie et en Grèce.

    Cette décision n'a pas été adoptée à l'unanimité. La Finlande s'est abstenue. 4 pays ont voté contre: la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie. Mais ils seront obligés d'appliquer la décision, sous peine de sanctions.

    Ce qui veut donc dire qu'une majorité de pays de l'Union européenne impose à d'autres, minoritaires au sein de l'Union, d'accueillir des immigrés sur leur territoire.

    Certains ont dit que le nombre d'immigrés à accueillir était extrêmement minime, par rapport à la population de ces Etats; c'est sans doute exact. Mais deux objections majeures s'imposent.

    La première, c'est que rien ne dit que ce contingent d'immigrés imposés sera le seul, et qu'il ne sera pas suivi par d'autres.

    La seconde, c'est que cette décision viole de façon inouïe la souveraineté des Etats. Même si cette décision n'imposait d’accueillir qu'un seul immigré, ce serait un immigré de trop.

    Cette décision est d'une gravité exceptionnelle, et justifie à elle seule une éventualité de sortie de la France de l'Union européenne, ou, au minimum, une obligation de dénonciation de certains des traités qui sont une atteinte à notre souveraineté nationale.

    Imaginons.

    Imaginons l'an prochain une crise majeure en Algérie. Si les islamistes prennent le pouvoir, l'Union européenne pourra nous obliger à accueillir en France 10 millions de gentils membres du FLN1 persécutés par les méchants islamistes. Si le FLN liquide les islamistes, l'Union européenne pourra nous obliger à accueillir en France 10 millions de gentils islamistes persécutés par le méchant FLN.

    C'est inacceptable.

    Il faudra donc, dans les prochaines années, prendre les décisions adéquates en terme de traités européens pour empêcher que cette situation soit possible.

     

    1- FLN: Front de Libération Nationale; parti politique algérien au pouvoir depuis 1962, auparavant mouvement algérien terroriste anti-français.

     


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