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    Dans Présent du 21 février 2015, le journaliste Armand Mathieu donne un exemple de la manière dont le quotidien le Monde pratique l'omission. Dans un article du 6 février 2015, le journaliste du Monde Alexandre Picquard écrit que les aides "destinées aux journaux à faibles ressources publicitaires sont par exemple réservées aux quotidiens (l'Huma, la Croix...)". Le journaliste de Présent remarque à juste titre: "ce point de suspension pour ne pas écrire le nom du troisième, c'est-à-dire Présent, est admirable". Evidemment, le Monde ne ment pas; il se contente de ne pas mentionner le quotidien Présent; ses lecteurs ne sauront pas qu'il existe depuis une trentaine d'années un quotidien de droite "à faibles ressources publicitaires"; seuls les deux autres quotidiens (l'Humanité et la Croix) ont le droit d'être connus. Il serait par ailleurs intéressant de savoir combien de fois le Monde a cité Présent en trente ans.........

    Autre exemple d'oubli, dans le quotidien le Monde du 17 février 2015, dans l'article "la liste noire des dix personnalités dont la tête est mise à prix par Al Qaida" signé par Madjid Zerrouky. Il indique que dans le numéro 10 d'Inspire, magazine d'Al Qaida, figurent 11 personnes à abattre (photo de 9 hommes et nom de 2 femmes). Le Monde cite Charb (le rédacteur en chef de Charlie-Hebdo assassiné le 7 janvier), Lars Vilks (caricaturiste suédois visé par une attaque à Copenhague le 14 février), Salman Rushdie (écrivain ayant fait l'objet d'une fatwa), Terry Jones (pasteur américain ayant brûlé un coran), Kurst Westergaard (caricaturiste danois), et Karsten Luste (ex-rédacteur en chef du journal Jyllands-Posten, qui avait publié les caricatures de Mahomet). Les deux femmes étaient Ayaan Hirsi Ali (député néerlandaise d’origine somalienne) et Molly Norris (journaliste américaine qui a voulu instituer « le jour de la caricature de Mahomet »).

    Çà ne fait que huit noms sur onze. Quand on cite huit noms dans un article, on peut en mettre trois de plus... Qui sont donc ces trois manquants?

    appel au meurtre Al Qaida

    Il manque Flemming Rose (caricaturiste danois), Morris Swadiq (auteur du film "l'innocence des musulmans"). Et surtout Geert Wilders. Et c'est sans doute Geert Wilders que le journaliste du Monde ne voulait pas citer. Geert Wilders est le dirigeant du parti néerlandais PVV, associé au Parlement européen au front national français. Et le citer dans cette liste, n'est-ce pas susceptible de lui attirer des sympathies?

    Madjid Zerrouky aurait dû prendre conseil auprès de sa consœur du Monde Helène Sallon. Dans un article du 31 mais 2013 ("Inspire, la bible du djihadiste solitaire"), elle ne citait pas Wilders. Mais elle avait eu l'intelligence de ne citer que deux noms sur les onze. Çà prête beaucoup moins le flanc à l'accusation de ne pas vouloir citer Wilders.

     

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    Lundi 16 février, Geoffroy Didier présentait son livre sur la chaîne d'information continue BFM-TV.

    Le débat porte sur les attentats de janvier en France, commis par Coulibali et les Kouachi. Et Geoffroy Didier repart sur la préférence nationale.

    "C'est là où madame Le Pen est une irresponsable publique. Pourquoi? Parce qu'elle nous parle de la préférence nationale. Mais sa prétendue recette est totalement décalée. Le problème, ce n'est pas de compartimenter les étrangers et les Français. Parce ce qu'en réalité, ce sont, Coulibali, Kouachi, des Français nés en France, mais qui détestent la France. Donc on voit bien que le problème n'est pas celui de la préférence nationale; ou de considérer que les étrangers n'ont aucun droit, et que les Français auraient tous les droits. Çà voudrait dire que monsieur Coulibali aurait tous les droits parce qu'il est Français. Vous voyez à quel point madame Le Pen est décalée et se comporte comme une intégriste et une irresponsable publique."

    Tout d'abord, on peut constater que monsieur Didier expose le lundi, sur une chaîne privée, l'argument contraire du samedi, sur la télévision d'Etat, devant des présentateurs de gauche. Samedi, le problème de la préférence nationale était que pour en bénéficier, il fallait descendre de Vercingétorix; lundi, le problème est que Coulibali en bénéficierait. Il faut constater qu'il présente de manière un peu plus honnête la préférence nationale le lundi que le samedi; la préférence nationale n'établit pas de distinction entre Français pour des raisons de race ou de degré d'ascendance française.

    Il dit aussi que, pour lutter contre le terrorisme et pour faire face à ce phénomène des Français qui n'aiment pas la France, "le problème n'est pas celui de la préférence nationale". Et il a raison. Mais c'est lui qui mélange tout encore une fois. Pourquoi donc introduit-il la préférence nationale dans ce débat?

    La préférence nationale est une solution que proposent des responsables de la droite nationale pour lutter contre le chômage des Français. Ni plus, ni moins. Si monsieur Didier n'est pas d'accord, qu'il nous explique pourquoi ce ne serait pas efficace économiquement.

    Le problème des Français qui n'aiment pas la France est dans un autre registre, qui n'est pas économique. Les mesures proposés par des représentants de la droite nationale face à cette explosion de "Français de papier" ne comportent pas la "préférence nationale". On pourrait citer le remplacement du "droit du sol" par le "droit du sang", la déchéance de la nationalité française pour les naturalisés qui sont des criminels et des terroristes, des procédures plus strictes de naturalisation, l'interdiction de la double nationalité.

     


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    Samedi 14 février 2015, dans l'émission "on n'est pas couché" , sur la télévision d'Etat France 2, on a pu voir Geoffroy Didier (UMP), qui présentait son livre "la fronde nationale".

    A cette occasion, on a pu l'entendre prendre position sur la préférence nationale, de manière particulièrement inexacte.

    J'ai une vraie différence avec madame Le Pen. C'est que madame Le Pen, elle est pour la préférence nationale. C'est-à-dire qu'elle considère en gros que vous avez intérêt à descendre de Vercingétorix pour avoir des droits. Moi je m'en fiche qu'on soit français ou étranger, qu'on s'appelle Mouloud ou Joël, la seule chose que je demande, c'est qu'on respecte les lois et les valeurs de la République. Je ne suis pas un adepte de la préférence nationale, je suis un adepte de la préférence au mérite".

    On ne peut même pas lui donner l'excuse d'une maladresse due à la spontanéité du direct.

    Le 27 mars 2014, sur Europe 1, il avait déjà testé le même argument en réponse à la question d'un professeur: "le Front National, avec la préférence nationale, en gros, si certains de vos élèves ne descendent pas de Vercingétorix, vous n’aurez pas les mêmes droits que les autres."

    Qu'est-ce que la préférence nationale? C'est réserver des emplois aux Français. Soit de manière exclusive: certains emplois ne peuvent être tenus que par des Français. Soit de manière préférentielle, plus ou moins rigide: un emploi ne peut être donné à un étranger si un Français est candidat au poste; ou alors, un emploi ne peut être donné à un étranger si un Français de compétence équivalente est candidat. Il n'y a rien dans la notion de préférence nationale qui privilégierait pour un emploi, quelqu'un qui pourrait prouver qu'un de ses grands-parents à la trente-sixième génération était français, par rapport à quelqu'un qui ne pourrait prouver une ascendance française qu'à la trente-cinquième génération.

    Geoffroy Didier a parfaitement le droit d'être contre la préférence nationale. Il serait intéressant qu'il nous explique pourquoi. Mais en manipulant de tels arguments biaisés et débiles, Geoffroy Didier ne contribue pas à la clarté du débat politique. Il serait souhaitable qu'il présente une argumentation étayée et solide, au lieu de nous déverser de la bouillie intellectuelle.

     


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    Les 01 et 08 février avait lieu une élection législative partielle dans le Doubs, dans une circonscription détenue par le parti socialiste. Le candidat de l'UMP, arrivé en troisième position au 1er tour, a été éliminé. Le second tour s'est joué entre le candidat socialiste et la candidate du front national, qui ne parvient pas à prendre le siège au PS, mais obtient plus de 48% des voix.

    Un reportage sur la télévision d'information continue BFM-TV avant le premier tour du scrutin, le 30 janvier 2015, mérite de figurer dans les moments forts de cette année 2015. Charles Demouge, candidat de l'UMP, bafouille d'abord sur la délinquance. Mais si l'on comprend bien ce qu'il semble dire, c'est qu'il nie la réalité: il dit apparemment que la délinquance n'est pas plus le fait de l'immigration que des "Français autochtones". La conclusion est quant à elle très claire: "Moi, je vous dis, moi; c'est les bons petits blonds qui m'emmerdent, et pas les gens qui viennent de l'immigration".

    Pour l'instant, je n'ai pas connaissance de dépôt de plainte contre ce candidat pour incitation à la discrimination et appel à la haine raciale; et je doute qu'il y en ait. Et je n'ai pas connaissance de déclarations d'hommes politiques ni de journalistes de l'établissement dénonçant ces propos. Mais si quelqu'un avait dit à la télévision: "c'est les cheveux crépus qui m'emmerdent, et pas les petits blonds", il y aurait évidemment eu des poursuites judiciaires; et tout un ramdam politico-médiatique.

     


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