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    Des élections législatives ont eu lieu cette année dans deux pays scandinaves, la Finlande et le Danemark; elles ont notamment été un succès pour les partis de droite nationale.

    La Finlande organisait ses élections législatives le 19 avril 2015, afin de renouveler les 200 députés de son parlement, au scrutin proportionnel par circonscriptions. Le premier ministre sortant était membre du "parti de la coalition nationale" (parti de centre droit), et était à la tête d'une coalition avec les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates et l'"alliance de gauche". Les élections de 2015 font du "parti du centre", qui était dans l'opposition depuis 2011, le premier parti de Finlande, avec 49 députés élus, soit un gain de 14 sièges. Les deux principaux partis de la coalition de 2011 baissent; le parti de la coalition nationale perd 7 sièges et en conserve 37; le parti social-démocrate perd 8 sièges et en conserve 34. Le parti de droite nationale, les "Vrais Finlandais", quoique perdant un siège, devient le deuxième groupe du parlement avec 38 députés.

    A l'issue des élections, le parti du centre prend le pouvoir à la tête d'une coalition de droite, avec le parti de la coalition nationale et les Vrais Finlandais. Le dirigeant des Vrais Finlandais, Timo Soini, devient ministre des Affaires étrangères. 

    Deux mois plus tard, le Danemark, gouverné par la gauche, organisait ses élections législatives le 18 juin 2015, pour renouveler ses 179 députés dans un scrutin proportionnel. La gauche perd l'élection de 2015; assez nettement en voix, puisque les listes de droite emportent 52,3% des voix; de justesse en sièges, puisque le bloc de droite a 90 députés, contre 89 au bloc de gauche.

    Dans le bloc de gauche, les sociaux-démocrates, dont était issu le premier ministre, obtiennent 26,3% des voix, en hausse par rapport aux 24,9% obtenus en 2011, et 47 députés, gagnant 3 sièges par rapport à 2011. Mais cette légère progression ne compense pas la chute importante de leurs partenaires de coalition: le parti social-libéral danois, qui passe de 17 à 8 députés; et le parti populaire socialiste qui passe de 16 à 7 députés.

    Dans le bloc de droite gagnant, le parti libéral, premier parti du pays en 2011, chute de 26,7% en 2011 à 19,5% en 2015, et passe de 47 députés à 34. Il est dépassé dans le bloc de droite par le DF (parti du peuple danois), qui passe de 12,3% des voix et 22 députés en 2011, à 21,1% des voix et 37 sièges en 2015.

    Le parti du peuple danois, bien qu'arrivé en tête de la droite, laisse la place de premier ministre au parti libéral, qui compose seul le gouvernement, soutenu au parlement par ses partenaires du bloc de droite dont le parti du peuple danois.

    Le parti du peuple danois, parti de droite nationale, poursuit donc sa progression et continue d'adopter le même attitude depuis 1998: soutien aux gouvernements de droite, sans participation au gouvernement.

    Enfin, jeudi 3 décembre 2015, un référendum était organisé au Danemark sur une plus grande implication de l'Europe dans les affaires de sécurité; les Danois ont répondu non à 53,1%.

      

     


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    Le Parlement suisse est organisé en deux chambres: le Conseil national et le Conseil des Etats. Les 200 députés du Conseil national sont élus au scrutin proportionnel dans chaque canton; le nombre de députés par canton est décidé en fonction du nombre d'habitants. Le Conseil des Etats est composé de 46 sénateurs; chaque canton élit 2 sénateurs au Conseil des Etats, à l'exception des anciens "demi-cantons" qui n'en élisent qu'un.

    Le 18 octobre 2015 étaient organisés l'élection des membres du Conseil national et le premier tour de l'élection des membres du Conseil des Etats. Le second tour pour le Conseil des Etats était organisé à des dates différentes suivant les cantons (jusqu'au 22 novembre).

    Le Conseil des Etats est assez stable par rapport à celui élu en 2011, avec un très léger gain de la droite. Les Verts perdent 1 siège et les Verts libéraux en perdent 2. Le parti socialiste gagne 1 siège, et le PLR (Parti Libéral-Radical) en gagne 2. Le Conseil des Etats reste marqué à droite: il comprend notamment 13 sénateurs du PLR, 13 sénateurs du PDC (Parti Démocrate-Chrétien) et 5 sénateurs de l'UDC (Union Démocratique du Centre).

    Au Conseil national, c'est une très forte poussée de la droite nationale.

    Le plus fort parti de gauche, le parti socialiste perd 3 sièges, en obtenant 43 députés.

    A droite, le PDC, qui perd 1 député, en a désormais 27. Le PLR gagne 3 sièges et a désormais 33 députés.

    Le MCG (Mouvement Citoyens Genevois), assez proche politiquement de l'UDC, conserve son siège de député à Genève.

    L'UDC obtient 29,4% des voix (contre 26,6% en 2011), et conforte sa place de premier parti de Suisse qu'il avait obtenue aux élections au Conseil national en 1999, et confirmée en 2003, 2007 et 2011. L'UDC obtient 65 sièges de députés, soit un gain de 11 sièges par rapport à 2011, et un dépassement de son précédent record de 2007 (28,9% et 62 sièges).

    Ces dernières années, l'UDC a notamment été à l'origine de plusieurs référendums d'initiative populaire marquants. L'initiative "Contre les abus dans le droit d'asile" est rejetée par 50,1% des électeurs lors du référendum du 24 novembre 2002. L'initiative "Contre la construction de minarets" est approuvée à 57,5% lors du référendum du 29 novembre 2009. L'initiative "Pour le renvoi des criminels étrangers" est approuvée à 52,9% lors du référendum du 28 novembre 2010. L'initiative "Contre l'immigration de masse" est approuvée à 50,33% lors du référendum du 9 février 2014.

     


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    Le 4 octobre 2015 étaient organisées les élections législatives au Portugal. Les députés à l'Assemblée nationale sont élus à la proportionnelle dans 22 circonscriptions.

    Le premier ministre sortant, Pedro Passos Coehlo, était à la tête d'une coalition de droite entre son parti, le PSD (Parti Social-Démocrate), et le PP (Parti Populaire). Sa coalition obtient 38,36% des voix, et perd la majorité absolue qu'elle détenait à l'Assemblée, en n'obtenant que 107 des 230 députés, soit une perte de 25 sièges par rapport aux précédentes élections législatives de 2011.

    La gauche gagne les élections, mais en étant très divisée. Le PS (Parti Socialiste) obtient 32,38% des voix et 86 sièges. Le BE (Bloc de Gauche) obtient 10,22% des voix et 19 sièges. La coalition du PCP (Parti Communiste Portugais)  et du PEV (Parti Ecologiste - les Verts) gagne 8,27% et 17 sièges.

    Le président portugais, Anibal Cavaco Silva, issu lui aussi du PSD, pensant que la gauche ne parviendra pas à s'unir, renomme le premier ministre sortant à son poste le 23 octobre; le 10 novembre, celui-ci est renversé par une motion de censure. Les différents partis de gauche sont en effet parvenus à s'entendre; le 24 novembre, le chef du PS, Antonio Costa, est nommé premier ministre.

    Le Portugal, qui a dû appliquer une politique d'austérité pour tenter de résoudre la crise économique, voit donc, comme la Grèce, une défaite électorale de la droite et l'arrivée de la gauche au pouvoir. On peut cependant noter que la coalition de droite a quand même très bien résisté et obtient un score honorable. Contrairement à la Grèce, le PS ne s'est pas effondré et gagne des voix. L'extrême-gauche du BE, plafonne à 10%, même si elle double son score de 2011, et augmente son influence en entrant dans la coalition gouvernementale.

     


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    Généralement, les journalistes et les candidats de l'UMP et du PS expliquent que l'arrivée au pouvoir du FN serait une catastrophe pour les habitants. Pourtant les scores du FN dans les villes conquises par le FN en 2014 sont très loin de montrer une désaffection de leurs habitants pour ce parti. C'est plutôt l'inverse qui se produit, avec une montée des scores dans ces villes, parfois impressionnante.

    Le tableau ci-dessous montre les scores réalisés par la droite nationale depuis 2014 dans ces villes: les communes conquises par le FN en 2014, Béziers (dont le maire, Robert Ménard, est très proche du FN) et une commune aussi conquise par la Ligue du Sud en 2014. Les scores correspondent au premier tour des municipales de 2014, aux élections européennes de 2014, au premier tour des élections départementales de 2015, et au premier tour des élections régionales de 2015. Pour les élections régionales, après le score du FN, est indiqué le score obtenu par la Ligue du Sud dans les communes de Provence-Alpes-Côte d'Azur, et de Force France Sud dans les communes du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Pour les élections départementales, certaines villes sont réparties dans différents cantons; lorsque c'est le cas, les scores des candidats FN dans les différentes parties de la ville sont indiqués.

     Ville Parti  Dép  MUN EUR  DEP REG
     Beaucaire FN  30  32,84%  49,55%  53,68%  59,68%+1,36%
     Béziers app. FN  34  44,88%  35,84%  46,41%+46,59%+47,19%  45,81%+0,74%
     Camaret-sur-Aigues LS  84  31,19%  42,16%  51,55%  53,21%+8,14%
     Cogolin FN  83  39,03%  46,17%  53,31%  54,26%+1,16%
     Fréjus FN  83  40,30%  41,96%  51,17%+46,61%  50,43%+0,88%
     Hayange FN  57  30,40%  37,66%  47,98%  45,91%
     Hénin-Beaumont FN  62  50,25%  53,49%  55,04%+60,77%  59,36%
     Le Luc FN  83  36,94%  41,91%  50,65%  52,70%+0,75%
     Le Pontet FN  84  34,65%  43,33%  58,24%  53,75%+1,79%
     Mantes-la-Ville FN  78  21,65%  30,90%  37,21%  34,41%
     Villers-Cotterêts FN  02  32,04%  39,83%  48,09%  48,65%

     

    Suite à l'annulation de l'élection municipale du Pontet, une élection partielle a été organisée le 31 mai 2015, et le maire FN a été réélu dès le premier tour avec 59,43% des voix.

    Le score de la droite nationale est aussi toujours aussi important dans deux communes du Vaucluse conquises antérieurement par la Ligue du Sud: Orange, conquise en 1995 par Jacques Bompard (FN jusqu'en 2005, MPF de 2005 à 2010, LS depuis 2010) et Bollène, conquise par Marie-Claude Bompard en 2008 (MPF de 2008 à 2010, LS depuis 2010). Au premier tour des élections régionales de 2015, les deux listes arrivant en tête à Orange sont le FN ( 37,65%) et la Ligue du Sud (25,36%); à Bollène, le FN arrive en tête (48,05%) et la LS en troisième position (13,44%).

    Enfin, il faut rappeler que le FN avait conquis 4 villes lors des élections municipales de 1995: Marignane, conquise en 1995 par Daniel Simonpieri (FN, puis MNR, puis apparenté UMP);  Toulon conquise en 1995 par Jean-Marie Le Chevalier; Vitrolles conquise lors de l'élection municipale partielle par Catherine Mégret (FN puis MNR); et Orange, évoquée supra. Daniel Simonpieri est maire de Marignane jusqu'en 2008. Jean-Marie Le Chevalier est maire de Toulon jusqu'en 2001. Catherine Mégret est réélue en 2001, mais perd l'élection municipale partielle de 2002. Au premier tour des élections régionales de 2015, la liste FN a obtenu 57,63% à Marignane, 46,66% à Vitrolles et 44,57% des voix à Toulon.

     


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