• Tillinac: du bonheur d'être réac

     

    J'ai lu en fin d'année dernière le dernier livre de Denis Tillinac, "Du bonheur d'être réac", publié début 2014, et sous-titré "Apologie de la liberté".

    Difficile de définir le "réac", pour Denis Tillinac, car aucun réac ne ressemble à un autre. En tous cas, il sait ce que n'est pas le réac. Le réac n'est ni "ultra", ni conservateur. D'ailleurs, le réac ne fait pas de politique.

    Tillinac expose les fondamentaux du réac: notamment le sens de l'honneur, le sens de l'intériorité, le sens de l'héritage, le sens de l'humour, le sens de la désinvolture, le sens de l’élévation, le sens de l'harmonie, le sens de la religiosité (avec ou sans la foi), le sens de la distinction, le sens de la lenteur, le sens de l'éternité, le sens de la pudeur.

    En fait, écrit Tillinac, être réac, c'est être "en réaction contre les tendances de l'époque", c'est être "mal dans son siècle, mais bien dans ses pompes".  En effet, poursuit-il, "l'éloignement du réac l'immunise contre le risque de ringardise. Qui se fiche de la mode ne peut être démodé". Le réac "n'a pas lu le livre "événement", il n'a pas vu le film "culte" ou la vidéo "choc, il n'a pas idolâtré le footballeur "mythique"."

    Tillinac est-il desespéré, ou nous voit-il encore un avenir? "Il a fallu des siècles pour que, sur les ruines de la romanité, les copistes des monastères enfantent le Moyen Age des grandes universités et des cathédrales. Encore avaient-ils la foi qui soulève les montagnes, des textes pour l'étayer et du cœur au ventre. La foi, on peut encore la retrouver; les textes, nous les avons engrangés, on peut toujours les exhumer. Mais il manque l'énergie qui ferait le tri afin de métamorphoser des morceaux de savoir inerte en un désir collectif de s'atteler à une renaissance".

    On peut quand même être un peu sceptique sur deux affirmations de Tillinac.

    Tout d'abord, Tillinac n'est pas vraiment convaincant lorsqu'il écrit que le réac n'est pas conservateur. Il doit quand même y avoir quelques traces de conservatisme dans cet amour pour les cathédrales et ce mépris pour certaines innovations hideuses.

    Enfin, pour Tillinac, le réac ne fait pas de politique. Et il ne doit pas en faire, sinon çà se termine mal, comme dans le terrorisme par exemple. Le réac est plutôt un solitaire. Le réac est-il donc condamné à n'être qu'un spectateur bougon? On peut espérer que non....

    Au bilan, un petit livre d'une centaine de pages, au style léger et virevoltant, qui se lit avec plaisir.

     


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