• Sauver des classes

     

    Régulièrement, les hommes politiques et les médias du système nous prennent pour des abrutis. C'est particulièrement le cas en ce moment, pour essayer de nous convaincre que l'afflux actuel d'étrangers sur le continent européen est une chance inespérée pour notre pays.

    Ce fut encore dernièrement le cas lorsque le ministre de l'Education nationale, madame Najat Vallaud-Belkacem, s'exprima le dimanche 13 septembre 2015, dans le journal télévisé de la mi-journée.

    "J'ai déjà eu beaucoup de remontées de la part de communes rurales qui voient dans l'accueil de ces enfants réfugiés une opportunité. Dans une petite commune qui s’apprête à voir disparaître une classe à cause de la baisse démographique, c'est vrai que c'est formidable.  Donc, bien sûr que çà va être aussi une chance pour un certain nombre de communes rurales."

    On retrouve bien là encore une fois la "vérité" maintes fois martelée, mais jamais démontrée, selon laquelle les immigrés sont toujours une chance. C'est "formidable"!

    Examinons donc dans le détail la parole ministérielle.

    Dans certaines communes rurales, des classes ou des écoles sont fermées, lorsque le nombre d'élèves est jugé insuffisant. C'est donc pour des raisons d'économie que le poste d'enseignant est supprimé du village.

    Je ne sais pas quelles sont les conditions pour maintenir ou fermer une classe. Les chiffres mentionnés ci-après ne sont donc que des exemples fictifs donnés pour le raisonnement.

    Imaginons donc un village dont l'école a été fermée parce qu'il n'y avait que 8 élèves, alors qu'il en eût fallu 10 pour la maintenir ouverte. L'Etat décide de fermer l'école pour faire des économies.

    On accueille maintenant 2 enfants d'immigrés dans l'école. Comme il y a désormais 10 élèves, l'Etat maintient donc l'école dans le village. Comme le dit Najat Vallaud-Belkacem, c'est une chance pour la commune.

    Prenons 2 hypothèses: dans la première, l'arrivée des immigrés n'a aucun autre impact que de rouvrir la classe; dans la seconde, les autres impacts seront évoqués.

    Hypothèse 1: l'arrivée des immigrés n'a pas d'autre impact que de rouvrir la classe. La réouverture est donc due à l'arrivée des 2 enfants immigrés. La classe avait été fermée pour des raisons financières. L'Etat accepte donc de dépenser de l'argent parce qu'il y a 2 immigrés de plus, alors qu'il refusait de mettre cet argent pour les seuls 8 Français ruraux. Les immigrés ne sont donc une "chance" pour ces 8 enfants français, que parce que l'argent, que l'Etat ne pouvait pas mettre pour eux, est finalement disponible quand les 2 enfants d'immigrés arrivent. L'Etat aurait donc pu dépenser la même somme, sans l'arrivée des immigrés. Dans cette hypothèse, on est donc face à un chantage: la commune n'aura l'argent pour son école que si elle accueille des immigrés. Ce n'est pas une "chance", c'est juste du chantage immigrationniste.

    Hypothèse 2: les conséquences financières de l'arrivée des immigrés ne se limitent pas à payer un salaire d'instituteur. C'est évidemment l'hypothèse réaliste, l'hypothèse précédente n'étant qu'une hypothèse de travail fictive ayant pour but de mettre en place le raisonnement. Ces immigrés sont d'abord des "demandeurs d'asile"; quand ils auront obtenu l'asile, ce seront des "réfugiés". Dans ces deux statuts ils auront droit à différentes prestations. Si l'on en croit le site Internet du Ministère de l'Intérieur français, les demandeurs d'asile ont droit à l'ATA (Allocation Temporaire d'Attente). Les réfugiés ont droit au RSA (Revenu de Solidarité Active), à partir de 25 ans, sans condition de résidence de 5 ans en France, ainsi qu'aux "prestations familiales" et aux "aides personnelles au logement". Demandeurs d'asile et réfugiés ont droit aux soins complètement gratuits. Avec un peu de chance, mais ce n'est pas mentionné sur le site du ministère, ils auront aussi la cantine gratuite, ou au moins à tarif réduit. On voit donc que l'accueil de ces immigrés ne se limite pas à payer le salaire de l'instituteur, mais comprend aussi les prestations sociales. Donc, l'Etat n'avait pas d'argent pour payer le salaire de l'instituteur; maintenant que la commune accepte des immigrés, il a l'argent non seulement pour ce salaire, mais aussi pour les prestations sociales des étrangers. Donc non, ce n'est pas une "chance". C'est juste que l'Etat français est content de dépenser beaucoup d'argent pour accueillir les étrangers, alors qu'il disait ne pas en avoir un peu pour les petits Français.

    Pour terminer, je précise que je me suis placé sur le terrain économique, parce que l'argument du ministre sur la réouverture de classe était de facto sur ce terrain-là. Et qu'il était donc particulièrement débile ou de mauvaise foi. Mais il est évident que le "coût" de cet accueil n'est pas seulement financier, mais aussi culturel, avec une belphégorisation des campagnes en perspective.

     


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :