Suite aux assassinats du 7 janvier à Charlie-Hebdo, est apparu un logo devenu très courant: la mention "je suis Charlie", en lettres capitales, en blanc sur fond noir.

"Je suis Charlie" est devenu le signe de ralliement de ceux qui s'indignaient de cette série d'attentats.

"Je suis Charlie", que l'on peut considérer comme partiellement sympathique, comporte quand même cinq escroqueries.

Tout d'abord, il faut souligner la récupération politique qui a été faite, par des gens que vous entendrez d'ailleurs en permanence dire: "pas de récupération". En effet, la quasi-totalité des Français condamne évidemment ces attentats. Mais la gauche et l’extrême-gauche essaie de faire croire que condamner les attentats, c'est adhérer aux "valeurs" de Charlie-Hebdo; et, par ailleurs, qu'être critique sur Charlie-Hebdo, c'est légitimer les attentats. Eh bien, non! Charlie-Hebdo était un journal ordurier, infâme et abject, et on a le droit de ne pas aimer ni lire ce genre de "littérature", c'est une première position; et on n'a pas le droit d'assassiner des gens en France, c'est une seconde position, indépendante de la première. Et ces deux positions sont évidemment les miennes.

On nous abreuve depuis l'attentat de louanges sur l'indépendance et l'anticonformisme de Charlie-Hebdo. C'est vrai que ce torchon était en difficulté financière, faute de lecteurs. Il n'était donc pas vraiment en phase avec le peuple. Mais il est bien en phase avec l'établissement politico-médiatique. Son fonds de commerce, c'est la lutte contre le patriotisme, l'armée, la religion catholique, le français moyen, etc, etc; bref, tout à fait "conforme" avec les grands médias.

On nous abreuve depuis l'attentat de louanges sur l'esprit de liberté de Charlie-Hebdo. Il suffit de voir les obsèques de son directeur assassiné pour constater que c'est un mensonge. Une cérémonie avec des gestes de haine: les poings levés. Avec un hymne de haine: l'Internationale, le chant des Staline, Pol Pot, Lénine, Che Guevara, Trotski, Kim-Il-Sung et tant d'autres. Tenter de faire passer des communistes pour des défenseurs de la liberté, la ficelle est un peu grosse.

"Je suis Charlie" serait le symbole de l'unité nationale, qui se concrétiserait dans "l’esprit du 11 janvier" (date des manifestations suite aux attentats). Mais est-il bien sérieux de proclamer l'unité nationale, en en excluant les 25% d'électeurs du Front National, catalogués comme "non-républicains"?

La cinquième escroquerie résidera dans les nouvelles mesures de "lutte contre le racisme". Il y a fort à parier que çà ne changera pas grand-chose pour les djihadistes, mais que ces mesures serviront surtout à museler les anti-djihadistes, qui seront arrêtés sous l'inculpation d'islamophobie.