Deux messages contradictoires, visant à imposer l'arrivée des immigrés, se télescopent, et donc s'affaiblissent l'un l'autre.

D'un côté, on nous les présente comme des demandeurs d'asile, des gens malheureux envers lesquels il faudrait faire preuve de générosité. D'ailleurs, ils ne faut pas les appeler des immigrés, nous dit-on, mais des réfugiés, ou des demandeurs d'asile.

De l'autre, on nous explique que nous n'avons pas le choix, que nous devons les accueillir.  D'abord, parce que, paraît-il, il ne serait pas possible, pratiquement, de les empêcher d'entrer chez nous. Ah bon! Et pourquoi donc? On ne nous le dit pas, ce n'est pas possible, c'est tout.

Ensuite, parce ce qu'en vertu du "droit d'asile", ils ont le droit de venir chez nous, et nous n'avons pas le droit de nous opposer à leur venue. C'est comme çà. Si demain 1 million de Syriens, 10 millions d'Algériens, 100 millions de Pakistanais ou 1 milliard de Chinois revendiquent le droit d'asile à Monaco, la principauté de Monaco n'aura pas le choix, elle "devra" les accueillir. C'est comme çà, çà ne se discute pas. L'accueil obligatoire de tout le monde s'impose.

De plus, la télévision montre parfois des immigrés aux frontières qui sont agressifs; ils ne demandent pas, ils exigent. Ils ne souhaitent pas venir chez nous, ils considèrent que nous n'avons pas le choix, nous devons ouvrir les frontières; chez nous, c'est déjà chez eux. Allez! Plus vite! Ouvrez plus rapidement les frontières! Donnez plus rapidement des papiers!

Les deux messages ont le même objectif: imposer la venue d'étrangers. Les deux messages disent: vous n'avez pas le choix. Avec le premier message, on veut faire appel au cœur des Européens: vous ne pouvez rester insensibles au malheur de ces pauvres gens. Le second message est en fait un appel à la capitulation; il dit: vous avez déjà perdu pratiquement et juridiquement, faites juste en sorte que l'invasion de votre continent se passe le mieux possible, sans heurts.

Ce second message vise à neutraliser ceux qui ne l'auraient été par le premier. Je ne sais pas s'il y arrive. En revanche, il me paraît être de nature à perturber une partie de ceux qui étaient la cible du premier message, et à les faire rejoindre ceux qui veulent rétablir des frontières.