• J'ai pensé à quelques expressions du vocabulaire de la période soviétique. Les citoyens des pays d'Europe de l'Est voulaient passer à l'Ouest. En s'enfuyant, ils disaient ce qu'ils pensaient du système communiste, ils votaient avec leurs pieds.

    "Passer à l'Ouest", "voter avec ses pieds": ces expressions sont-elles encore connues des Français de moins de 25 ans?


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  • Le mur de Berlin a inspiré quelques chansons.

    Parmi les chanteurs du Mur, le plus important est évidemment Jean-Pax Méfret.

    Certes, il faut d'abord citer "le soir du 9 novembre" (1999):

    "C'était le soir du 9 novembre

    Un peuple entier se libérait

    Près de 40 ans à attendre

    Pour passer de l'autre côté."

    Mais cette chanson n'est pas la meilleure de Jean-Pax Méfret sur le mur de Berlin. En revanche, deux autres de ses chansons sont les plus importantes de la discographie française sur le Mur: "Véronika" et "Professeur Muller".

    Véronika:

    "Elle avait des cheveux blond fou, Véronika

    Des yeux bleus tristes et un air doux, Véronika

    A Berlin-Est, elle balayait les allées.

    Elle a voulu s'évader.

    Aujourd'hui, il ne reste rien de Véronika.

    Un peu de terre, une petite croix de bois.

    La rose rouge et l’œillet sont fânés

    Près de ce mur droit,

    Ce mur froid."

    Professeur Muller (1982):

    "Derrière lui, le rideau de pierre,

    Les miradors, les Vopos armés.

    Les tilleuls ne forment plus la frontière;

    Il y a un mur à Berlin, professeur Muller"

    "Dans sa chambre, il oublie ses misères,

    Sur son violon au bois usé.

    Le vieil homme s'évade par la prière.

    La nuit s'achève loin des barbelés"

    Daniel Balavoine avait aussi interprété des chansons sur le mur de Berlin. Il avait sorti en 1977 un album: "les aventures de Simon et Guenther". Les chansons racontent l'histoire de deux frères vivant à Berlin, de chaque côté du Mur; celui habitant Berlin-Est est tué lorsqu'il essaie de passer à l'Ouest. Chansons intéressantes, mais qui ne sont pas au niveau de celles de Jean-Pax Méfret, tant pour les paroles que pour la musique.

    Mon pauvre Guenther (1977):

    "C'est vrai, d'autres ont voulu s'envoler.

    Je sais qu'ils ont été fusillés.

    Mais j'aimerais mieux mourir libre,

    Que mourir de vivre en prison."

     Lady Marlène (1977):

    "A Berlin, tu sais, rien n'a changé.

    C'est trop difficile de s'évader.

    Les hommes en vert ont tiré."

    Pour terminer notre liste de chansons françaises, on citera enfin celle de Jean-Jacques Debout (accessoirement le mari de Chantal Goya) "Berlin" (1968):

    "Qu'ils sont hauts les murs de Berlin,

    Pour tous les enfants de Berlin.

    Qu'ils sont hauts les murs qui s'élèvent,

    Pour les enfants qui s'aiment." 

    Dans la musique anglophone, on peut citer la chanson de David Bowie "heroes" (1977):

    "I can remember

    Standing by the wall

    And the guards

    Shout above our heads

    And we kissed

    As though nothing could fall

    And the shame was on the other side

    Oh we can beat them

    For ever and ever

    Then we can be heroes

    Just for one day"

    La même année, David Bowie sort une version française de sa chanson; on peut saluer l'effort de chanter en français, mais, artistiquement, la version anglaise est nettement préférable.

    "Je me rappelle

    Debout près du Mur,

    Les gardes tirant

    Au-delà de nous

    Et je t'embrassais

    Comme si rien ne tombait.

    Et la honte était de l'autre côté.

    Oh! Nous les vaincrons,

    Nous les vaincrons à jamais

    On pourra être héros

    Pour juste une journée."

    David Bowie: "Heroes" en version française

     

    Pour conclure, Pierre Bachelet avait en 1985 chanté "le no man's land" (musique: Pierre Bachelet; paroles: Jean-Pierre Lang); cette superbe chanson ne parlait pas de Berlin, mais du rideau de fer en général.

    "J'ai tenté de passer, cinquante mètres à faire.

    J'ai entendu tirer, je suis tombé par terre.

    J'ai la vie qui s'enfuit au milieu de ma chemise.

    Mais que c'est beau la vie, même s'il y a des surprises.

    Je regarde les nuages, j'aimerais être comme eux.

    On ne tire pas au passage les flocons du ciel bleu.

    Etendu sur le dos, je regarde une dernière fois.

    Mais que le monde est beau, est beau autour de moi.

    Et le soleil se levait

    Sur le no man's land."

     


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  • Hier, le 9 novembre, c'était le 25ème anniversaire de l'ouverture du mur de Berlin, le 9 novembre 1989. Un événement fort, qui symbolise l'année 1989, qui a vu l'effondrement des systèmes communistes en Europe de l'Est, fondés sur la peur et le mensonge.

    C'est donc l'occasion de se souvenir de ces régimes fous, terrifiants et meurtriers, et surtout de leurs innombrables victimes.

    L'effondrement de ces régimes est sans doute partiellement dû à l'absurdité d'un système économique dirigé par l'Etat, qu'il n'est pas inutile de rappeler, surtout face à certaines âneries anticapitalistes qu'on entend actuellement: les files d'attente devant les magasins, les années sur liste d'attente pour espérer avoir le droit d'acheter une voiture.

    L'effondrement de ces régimes est essentiellement dû à l'erreur d'analyse de certains dirigeants communistes, au premier rang desquels Gorbatchev. Ils voulaient maintenir le système communiste, et pensaient qu'il fallait l'adapter; mais quand on maintient moins la peur et le mensonge, quand ils ont toléré des lueurs de liberté et des bribes de vérité, tout s'est écroulé, à leur grand dam.

    L'histoire de l'année 1989 est là; dans l'ouverture de la frontière austro-hongroise, dans ces trains de la liberté bondés d'Allemands de l'Est.

    La chute du mur est quant à elle un "accident" dans ce grand mouvement. Le soir du 9 novembre 1989, Guenther Shabowski, secrétaire du comité central du SED (parti communiste d'Allemagne de l'Est) chargé de l'information, est interrogé dans le cadre d'une conférence de presse, en direct à la télévision. Vers 18h45, il mentionne une future réglementation autorisant les Allemands de l'Est à voyager à l'étranger sans conditions et à franchir les points de passage vers l'Allemagne de l'Ouest, y compris à Berlin. Schabowski est interrogé par un journaliste, qui demande quand cette réglementation entre en vigueur. Schabowski n'en sait rien, il essaie de trouver une réponse dans le projet de réglementation, qu'il lit partiellement, puis répond de manière inattendue: "pour autant que je sache, immédiatement".

    La suite de l'histoire, c'est que tout Berlin-Est se presse aux points de passage du mur, et demande à franchir la frontière, puisque le gouvernement était censé l'avoir autorisé. Les garde-frontière n'ont pas d'information sur cette mesure. Vers 22h30, la police est incapable de contenir la foule. Les portes s'ouvrent; elles ne pourront plus être refermées.

     


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