Les dernières élections ont eu comme conséquence d'amener une majorité d'élus de droite au conseil départemental du Gard. 24 des 46 élus sont de droite: 4 FN et 20 UMP-UDI-divers droite. 

C'est historique pour ce département, qui est à gauche depuis 1945, et qui était présidé par un radical-socialiste entre 1918 et 1940.

Les élus des droites gardoises allaient-elles être à la hauteur de ce moment historique? Çà partait plutôt mal. Aux deux premiers tours de scrutin, trois candidats s'affrontaient; PS, UMP et FN. Dans les deux premiers tours, il faut une majorité absolue; aucune ne s'en dégagea; le candidat socialiste avait une majorité relative, en raison du maintien d'un candidat de l'UMP et d'un du FN. Au troisième tour, une majorité relative suffit: allait-on voir l'élection d'un candidat socialiste à la majorité relative, alors que les droites étaient majoritaires dans l'assemblée?

Mais le spectacle qui nous fut alors offert fut stupéfiant. Laurent Burgoa, le candidat de l'UMP à la présidence, haïssait tellement les élus du FN qu'il ne pouvait supporter la possibilité d'être éventuellement élu avec leurs voix. Il retira donc sa candidature, de peur que les élus FN ne votent pour lui! Et il demanda aux élus de son groupe de voter blanc au troisième tour, participant de ce fait directement à l'élection du candidat socialiste, Denis Bouad.

Le plus comique de l'affaire? C'est le billet que Laurent Burgoa a publié sur facebook le 5 avril. A double titre.

D'abord: "Entre le deuxième et troisième tour, quand il est apparu que nous ne pouvions avoir la majorité, je me suis retiré. Je ne voulais pas prendre le risque de voir les voix du Front National venir s'ajouter à celle de la droite républicaine." Oui, oui, relisez bien: Laurent Burgoa s'est retiré à la fois parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas avoir de majorité et parce qu'il savait qu'il pouvait en avoir une!

Puis la conclusion du billet: "Ce vote marque le premier symbole de l'opposition ferme et solide face à la simple majorité relative détenue par la gauche." Le fait de faire élire un président socialiste est le symbole de son opposition "ferme et solide" aux socialistes. Sans commentaire......