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    Le 6 décembre 2015 avaient lieu les élections législatives au Vénézuéla.

    Le Vénézuéla vit depuis 1999 sous le régime de la révolution socialiste bolivarienne, depuis l'élection d'Hugo Chavez à la présidence. Après son décès en 2013, son vice-président, Nicolas Maduro, assure la présidence par intérim, puis est élu président avec 50,62% des voix le 14 avril 2013 pour continuer dans la même voie. L'opposition dénonce des irrégularités dans l'élection présidentielle.

    La révolution bolivarienne a amené le pays dans la crise économique. Schématiquement, le pouvoir socialiste a distribué les revenus du pétrole à une partie de la population quand le prix de l'or noir était haut, au lieu de conduire un développement économique du pays en investissant les revenus de la manne pétrolière; maintenant que le cours du pétrole est incroyablement bas, il y a beaucoup moins d'argent à distribuer. Et comme le régime a détruit le réseau des petites entreprises, leurs patrons étant d'affreux capitalistes à la solde des Etats-Unis, le présent et l'avenir économique du pays sont sombres.

    Aux élections législatives du 6 décembre 2015, deux blocs s'affrontaient: le PSUV1 (parti socialiste unifié du Vénézuéla), soutien de Maduro, et le MUD2 (table de l'unité démocratique), grande coalition regroupant tous les opposants, coalition assez hétéroclite, mais unie par la volonté de mettre un terme au système chaviste.

    La MUD obtient 56,22% des voix et 112 sièges. Le PSUV obtient les 55 sièges restants avec 40,91% des voix.

    La MUD a donc obtenu la majorité qualifiée de plus des deux tiers des sièges à l'Assemblée nationale vénézuélienne, ce qui lui donne des pouvoirs élargis.

    Le pouvoir socialiste a contesté l'élection de certains députés de la MUD, en vue de l'empêcher d'avoir la majorité des deux tiers.

    De plus, le 15 décembre 2016, l'assemblée nationale sortante crée un "parlement communal national", censé représenter désormais la volonté populaire en concurrence avec l'Assemblée nationale. Le président Maduro indique que c'est ce parlement parallèle qui détient désormais la légitimité du pouvoir législatif.

    Le Vénézuéla va sans doute vivre une année 2016 cruciale. Face à la victoire de l'opposition, le gouvernement socialiste ne semble pas prêt à admettre sa défaite; jusqu'où ira-t-il pour conserver le pouvoir?

     

    1- PSUV: Partido Socialista Unido de Venezuela

    2- MUD: Mesa de la Unitad Democratica

     


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    Antonin Scalia, juge conservateur à la Cour suprême américaine, nommé à ce poste par le président républicain Ronald Reagan en 1986, est décédé le 13 février 2016. Il y a donc désormais 8 juges à la Cour suprême; le président américain doit nommer un remplaçant au juge décédé, et cette nomination doit être confirmée par le Sénat.

    Les Etats-Unis sont dans une année électorale; les élections auront lieu en novembre.

    Le président démocrate américain Barack Obama semble vouloir rapidement désigner un successeur au juge décédé, qu'il choisira très probablement de gauche, favorable à l'avortement et à l'interdiction des armes à feu.

    Certains républicains estiment que le choix du successeur doit revenir au président qui sera élu en novembre, et appellent le Sénat, à majorité républicaine, à bloquer une éventuelle nomination par Obama. Ces républicains estiment qu'il existe une tradition, une règle non-écrite, selon laquelle, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un président ne nomme pas de juge à la Cour suprême en dernière année de mandat.

    La lecture des articles du Monde consacrés à ce débat montre le parti pris anti-républicains de ce journal. 

    Dans un article1 du Monde, le journaliste Gilles Paris cite deux candidats à la primaire républicaine, Ted Cruz et Marco Rubio, qui estiment que c'est le prochain président qui devra nommer le remplaçant du juge. "Les deux élus ont fait valoir une coutume qui interdirait une nomination en année électorale. Le choix du juge Kennedy avait pourtant été validé par le Sénat en 1988, quelques mois seulement avant l'élection à la Maison Blanche du vice-président George Bush".

    Le juge Anthony Kennedy a été nommé à la Cour suprême par Ronald Reagan le 11 novembre 1987, en remplacement du juge Lewis Powell, démissionnaire. Et c'est le 18 février 1988 qu'il a été confirmé par le Sénat. Ce n'est donc pas en 1988 qu'il a été nommé par le président Reagan, mais en 1987. Le journaliste Gilles Paris emploie les bons mots ("nomination", "validé"), tout en présentant la situation de manière erronée. Il faut d'ailleurs noter que cette nomination était la troisième tentative du président Reagan pour remplacer le juge Powell. Il avait d'abord nommé, le 1er juillet 1987, Robert Bork, qui avait été rejeté par le Sénat à majorité démocrate, comme trop conservateur, le 23 octobre 1987. Le 29 octobre 1987, le président Reagan nomma Douglas Ginsburg; lors du processus de confirmation, il est apparu que Ginsburg avait fumé du cannabis dans les années 60 et 70, lorsqu'il était étudiant et jeune professeur; de lui-même, Ginsburg se retira alors du processus de confirmation le 7 novembre 1987.

    Dans un autre article2, le journaliste du Monde Martin Untersinger présente la position de certains républicains, qui estiment que la coutume des 80 dernières années interdirait au président Obama de désigner un juge à la Cour suprême en année électorale présidentielle. Il cite le président républicain de la commission judiciaire du Sénat, qui déclare que cette règle officieuse est "une pratique courante ces quatre-vingts dernières années".

    Juste après cette citation, le journaliste écrit: "En réalité, 14 juges de la Cour suprême ont été installés à leur poste lors d'une année électorale".

    Cette phrase est malhonnête pour deux raisons.

    Première malhonnêteté: le journaliste ne prend pas la même période de temps que le sénateur républicain.

    Relisons. Le sénateur républicain dit qu'aucun juge n'a été nommé à la Cour suprême en dernière année de mandat présidentiel ces 80 dernières années. Juste après, le journaliste écrit qu'en réalité, ce sont 14 juges qui ont été installés à la Cour suprême dans ces conditions. Il écrit donc que le sénateur républicain a tort de dire qu'aucun juge n'a été nommé à la Cour suprême en année présidentielle depuis 80 ans, parce qu'en réalité, 14 y ont été installés en année présidentielle; depuis donc 80 ans, ce n'est pas écrit formellement, mais c'est ce qu'en déduit logiquement et honnêtement le lecteur. Or, s'il y a bien eu une quinzaine de nomination en année présidentielle, ce n'est pas depuis 80 ans, mais depuis 1796! Depuis 80 ans, il n'y a pas eu 14 juges installés en période électorale, il y en a eu 2. Frank Murphy fut nommé à la Cour suprême le 4 janvier 1940 par le président démocrate Franklin Roosevelt, et confirmé par le Sénat le 16 janvier. Le juge Anthony Kennedy a été installé en 1988.

    Seconde malhonnêteté: la confusion entre année de nomination et année d'installation. L'examen de la chronologie de la désignation du juge Kennedy a été présentée plus haut: le juge Kennedy a été installé en 1988, mais nommé en 1987.

    Donc, si le journaliste avait voulu contester honnêtement les propos du sénateur républicain, il aurait dû dire qu'il est faux de dire qu'aucun juge à la Cour suprême n'a été nommé en période électorale présidentielle depuis 80 ans; et qu'en réalité, çà ne fait que 76 ans. Ce qui, bien sûr,aurait été nettement moins négatif pour le sénateur républicain, voire même serait passé pour un chipotage ridicule.

    Pour terminer, je préciserai que le but de cet article n'est pas de soutenir la position républicaine, pas plus que la position démocrate. C'était juste de montrer comment le quotidien le Monde tordait la réalité pour la conformer, de manière "honnête", "neutre", "objective" et "professionnelle" bien sûr, à ses orientations idéologiques. D'ailleurs, je ne sais pas si le Monde connaissait la vérité, et l'a délibérément modifiée; ou si ses journalistes ne lisant que la presse de gauche américaine, se sont contentés de reproduire sa propagande. Peut-être un peu des deux d'ailleurs.... Çà dépend peut-être des journalistes.....

    Pour terminer donc, je reprécise que je ne soutiens ni la position démocrate, ni la position républicaine. Je suis français, pas américain.  Je ne suis pas suffisamment immergé dans leur tradition politique pour avoir une position tranchée sur ce point de détail.

    D'autant plus que je suis persuadé, à tort ou à raison, que certains protagonistes, tant démocrates que républicains, sont plus motivés dans cette affaire par des considérations de tactique partisane, que par des convictions de philosophie politique bien ancrées. Autrement dit, si le président était républicain au lieu d'être démocrate, certains républicains, qui expliquent maintenant que la tradition politique américaine interdit au président Obama de nommer un juge cette année, démontreraient que la constitution américaine exige que le président républicain désigne immédiatement un nouveau juge. Et que certains démocrates, qui expliquent maintenant que rien ne s'oppose à la désignation d'un nouveau juge, expliqueraient alors que la tradition démocratique depuis la seconde guerre mondiale interdit de désigner un nouveau juge cette année. Et le quotidien le Monde nous expliquerait probablement que le président républicain, en voulant bafouer une tradition démocratique bien ancrée, démontre une fois de plus son mépris de la démocratie, et ses penchants autoritaires.

     

    1- Gilles Paris: "Bataille politique pour un siège à la Cour suprême", dans le Monde du 16 février 2016.

    2- Martin Untersinger: "Etats-Unis: la bataille politique autour de la Cour suprême a commencé", dans le Monde (site Internet) du 14 février 2016.

     


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    Les élections fédérales de cette année au Canada ont été l'occasion de lancer un nouveau mode d'action pour dénoncer l'islamisation de nos pays.

    Au Canada, il est possible d'aller voter le visage couvert, sans prouver son identité. C'est ce qu'ont fait certains Canadiens, dans le contexte d'une décision de justice favorable au voile.

    Le 14 janvier 2014,  Zunera Ishaq, Canadienne d'origine pakistaine, et liée à l'ICNA Sisters (antenne féminine de l’Islamic Circle of North America)1, refusa d'enlever son voile lors de la prestation de serment pendant la cérémonie de naturalisation. Zunera Ishaq porta plainte et obtint gain de cause le 15 septembre 2015.  

    En protestation, des électeurs canadiens sont donc  allés voter le visage couvert, et ont diffusé leur photo sur Internet. On voit d'abord du classique. Enfin, "classique" dans une société islamisée ou en voie de l'être. Certains sont donc allés voter en burqa ou en niqab. Mais pas seulement. On peut ainsi voir des gens aller voter avec des torchons de cuisine autour de la tête, fixés avec des pinces à linge; avec des masques d'Halloween; la tête dans un sac à patates ou dans un sac de croquettes pour chats; avec un masque de Dark Vador; la tête cachée à l'intérieur d'un parasol non ouvert; dans un rideau de douche; avec des cagoules. Une contestation originale qui a peut-être de l'avenir.

    En attendant, le parti libéral a gagné les élections, battant les conservateurs le 19 octobre. Le gouvernement conservateur avait fait appel de la décision de justice autorisant le port du niqab lors de la prestation de serment. La première décision du nouveau ministre de la justice canadien, madame Jody Wilson-Raybould, a été de retirer cet appel; elle a même poussé la soumission à l'islam jusqu'à appeler Zunera Ishaq pour lui dire qu'elle était "contente" de pouvoir lui annoncer directement cette décision.

     

    1- Hugo Joncas et Andrew McIntosh: "La femme au niqab œuvre au sein d'une organisation radicale", dans "le journal de Montréal" du 16 octobre 2015

     


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    L'élection fédérale canadienne a été organisée le 19 octobre 2015. Elle s'est traduite par un basculement à gauche, avec la défaite du premier ministre conservateur sortant, Stephen Harper, et l'arrivée au pouvoir d'un premier ministre libéral, Justin Trudeau.

    Le pays est divisé en 338 circonscriptions, dans lesquelles les députés sont élus dans un  scrutin uninominal majoritaire à 1 tour.

    Le parti libéral effectue une remontée spectaculaire par rapport à sa déroute de 2011: il avait obtenu 34 élus; il en obtient 184 en 2015 (soit plus de la majorité absolue des sièges), avec 39,47% des voix. Le parti libéral revient au pouvoir, après être resté dans l'opposition depuis 2006. Il renoue avec ses succès précédents: depuis la première guerre mondiale, il avait été au pouvoir de 1921 à 1930, de 1935 à 1957, de 1963 à 1979, de 1980 à 1984 et de 1993 à 2006.

    Le parti conservateur, qui avait obtenu 166 sièges en 2011, n'en obtient que 99 en 2015, avec 31,89% des voix. 

    Le nouveau premier ministre canadien, Justin Trudeau, semble être dans la lignée politique de son père, Pierre-Elliott Trudeau, premier ministre libéral du Canada de 1968 à 1979, et de 1980 à 1984. Celui-ci s'est notamment illustré par sa responsabilité dans la décriminalisation de l'avortement au Canada; ministre de la Justice, il dépose en 1967 un projet de loi sur l'avortement; en 1969,  l'avortement a été autorisé si la grossesse mettait la santé "mentale" de la mère en danger; ce qui a constitué un premier pas avant que, sans le vote d'aucune loi, la Cour suprême canadienne annule en 1988 les restrictions à l'avortement, et ce en s'appuyant sur la "charte canadienne des droits et libertés", adoptée en 1982, quand Pierre-Elliott Trudeau était premier ministre. Depuis 1969, plus de 3 millions d'avortements ont été perpétrés au Canada; il semble impossible d'avoir un chiffre précis, la Cour suprême ayant opportunément assoupli les obligations de déclarations d'avortement, ce qui permet d'éviter d'avoir une vision exhaustive de l'ampleur de la réalité abortive au Canada.

    La "charte canadienne des droits et libertés", adoptée en 1982, indiquait de plus dans son article 27 qu'elle "doit être interprétée avec l'objectif de promouvoir le  multiculturalisme".

    L'arrivée de Justin Trudeau au pouvoir va probablement accentuer l'islamisation du Canada et la consommation de drogue dans le pays.

    Le programme du parti libéral comprend un arrêt de la participation du Canada à la lutte contre l'Etat islamique, la légalisation du cannabis et l'accueil de davantage d'immigrés musulmans au Canada.

     


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