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    Avec l'élection de binômes, tous les conseils départementaux vont désormais avoir un nombre pair d'élus.

    Or, pour éviter d'avoir une stricte égalité des voix dans une assemblée, il est préférable d'avoir un nombre impair d'élus.

    En France, l'assemblée nationale comprend 577 députés. Le sénat français comprend certes maintenant 348 membres, mais, au début de la Vème République, en 1958, il en comptait 301 (en incluant évidemment les sénateurs des départements algériens).

    La chambre des représentants américaine comprend 435 membres. Le sénat américain est composé de 100 sénateurs (2 par Etat). Mais le président du sénat n'est pas élu par les sénateurs; c'est le vice-président des Etats-Unis qui est le président du sénat.

    Pour les élections municipales françaises, le tableau ci-après montre la composition du conseil municipal en fonction du nombre d'habitants de la commune.

     

    Taille de la commune   Nombre de conseillers municipaux
    moins de 100 
    100-500   11
     500-1.500  15
    1.500-2.500   19
    2.500-3.500 23
    3.500-5.000 27
     5.000-10.000  29
     10.000-20.000  33
    20.000-30.000   35
    30.000-40.000 39
    40.000-50.000 43
    50.000-60.000 45
    60.000-80.000 49
    80.000-100.000 53
    100.000-150.000 55
    150.000-200.000 59
    200.000-250.000   61
    250.000-300.000  65 
    plus de 300.000   69
     Lyon 73 
     Marseille  101
     Paris  163

     

    On le voit. Les institutions prévoient souvent un nombre impair d'élus dans les assemblées, afin de favoriser l'existence d'une majorité. Comme on ne peut être à l'abri d'une égalité (décès, démission d'un élu,...), des mécanismes exceptionnels sont prévus, afin d'éviter un blocage des institutions: élection du candidat le plus vieux au fauteuil de président, voix double pour le président en cas d'égalité dans le vote du budget. Mais ces dispositifs, s'ils permettent d'éviter un blocage complet, s'ils permettent de conserver des institutions fonctionnant légalement, ne sont qu'un pis-aller; il n'est pas spécialement glorieux d'être élu président au bénéfice de l'âge....

    Le mode de scrutin des départementales va multiplier les cas d'élections au bénéfice de l'âge; pas forcément cette année, mais à l'occasion des prochains renouvellements peut-être. Il est dommage que le gouvernement ait privilégié la lubie d'avoir une égalité rigoureuse entre hommes et femmes dans chaque conseil départemental; au détriment de la stabilité des institutions.

     


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    Les élections départementales sont l'occasion d'une nouveauté spectaculaire. On n'élit plus un candidat par canton, mais un couple de candidats. Un couple dans le sens normal du terme, c'est-à-dire un homme et une femme. Assez comique que ce président, qui a passé les premiers mois de son mandat à instaurer le mariage homosexuel et à imposer des "couples" de deux hommes ou de deux femmes dans la loi, définisse maintenant des "binômes" de candidats, composés obligatoirement d'un homme et d'une femme.

    Et c'est un exemple caricatural de la volonté de changer le sens des mots.

    Un couple, c'est un homme et une femme. Un binôme, c'est deux personnes, sans précision de sexe. Le président Hollande a fait entrer le contraire dans la loi, puisqu'elle définit maintenant, dans la loi sur le mariage homosexuel, le couple comme étant un binôme; et dans la loi électorale, le binôme comme étant un couple.

    C'est très orwellien comme démarche.

     


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    Les 22 et 29 mars auront lieu en France les élections départementales. C'est la première fois que je ressens une telle pagaille lors d'une élection.

    D'abord, le changement de nom. Jusqu'à présent, le département était découpé en cantons; le département était géré par un conseil général, composé de conseillers généraux, élus dans les cantons. Désormais, il y a toujours des cantons, mais le "conseil général" devient un "conseil départemental", et le "conseiller général" un "conseiller départemental". Pourquoi donc changer ces noms qui existent depuis des décennies, et même, sauf erreur de ma part, depuis plus de deux siècles? Je n'ai trouvé aucune raison réelle à ce changement de nom, qui perturbe les habitudes, et va générer encore des coûts inutiles, pour changer les noms dans les bâtiments, la documentation, la signalisation routière,...

    Ensuite, le changement du mode d'élection. Jusqu'à présent, le conseil général était renouvelé par moitié; le mandat des conseillers généraux était de six ans. Donc, tous les trois ans, on renouvelait la moitié des conseillers généraux, lors des élections cantonales. L'avantage et l'inconvénient de ce renouvellement par moitié, étaient une certaine inertie dans les changements de majorité. Je ne sais pas si c'est positif ou pas; mais ce qui est négatif, c'est de changer les modes d'élection et de désorienter les électeurs.

    Ensuite, cette élection est une nouveauté spectaculaire. On n'élit plus un candidat par canton, mais un couple de candidats. Cet accouplement de candidats va produire une égalité parfaite entre le nombre d'élus masculins et le nombre d'élus féminins.

    Le nombre d'élus va rester à peu près le même. On élit désormais un couple par canton, mais le nombre de cantons a été, grosso modo, divisé par deux. Il a donc été procédé à un redécoupage des cantons. C'est donc dans de nouvelles circonscriptions que s'affrontent les candidats; il n'y a donc pas de candidat sortant du canton, ni d'historique électoral; pour avoir un historique, il faudrait recalculer les résultats des élections anciennes dans les nouveaux cantons, c'est-à-dire additionner, bureau de vote par bureau de vote, les résultats des élections antérieures....

    Une conséquence de ce nouveau système, que personne, à ma connaissance, n'a évoquée, c'est que tous les conseils départementaux vont désormais avoir un nombre pair d'élus. Or, pour éviter d'avoir une stricte égalité des voix dans une assemblée, il est préférable d'avoir un nombre impair d'élus.

    Autre nouveauté de ce scrutin: le seuil pour être présent au second tour. Les deux candidats arrivés en tête sont qualifiés pour le second tour; peuvent aussi se maintenir les candidats ayant dépassé un certains seuil. Aux élections cantonales précédentes, il fallait avoir obtenu les suffrages d'au moins 10% des électeurs inscrits; désormais, c'est 12,5%. Par exemple, avec un taux d'abstention de 50%, il fallait donc 20% des suffrages exprimés pour se maintenir au second tour; il faudra désormais 25%. Il semble qu'initialement, le but de ce relèvement de seuil par le gouvernement socialiste avait pour objectif de limiter l'accès au second tour des candidats du FN. L'ennui pour le PS, c'est que ce changement a été effectué quand le FN était prévu à 15%, et que les sondages lui donnent actuellement 30%; quant au PS, il serait entre 15 et 20%. Si ces chiffres se confirment, ce changement aura plutôt pour conséquence d'empêcher l'accès au second tour de nombre de candidats socialistes. On ne va pas plaindre le parti au pouvoir d'être victime des mesures qu'il avait prises pour handicaper l'opposition...

    Enfin, le domaine de compétence des départements est en train d'être modifié; la loi est en discussion au Parlement. Ce qui veut dire q'un candidat qui dit que le point important, c'est la rénovation des collèges, ou l'entretien des routes départementales, et expose sur les trois quarts de sa profession de foi ses propositions dans ce domaine, n'aura pas l'air très malin si, la veille du scrutin, le Parlement décidait que les collèges ou les routes départementales ne seront plus de la responsabilité des départements. Pourquoi cette réforme n'a-t-elle donc pas été votée plus tôt? Ou remise à bien plus tard? Aberrant....

     

     

     

     


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    A deux semaines des élections départementales en France, des dirigeants socialistes, affolés par la progression prévue du FN, et surtout par le mauvais score prévisible du PS, tentent n'importe quoi pour essayer de remonter la pente.

    Ecoutons par exemple Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat à la famille dans l'actuel gouvernement socialiste, parler des élus du FN sur Sud-Radio le dimanche 8 mars 2015:

    "A chaque fois que sur une manifestation culturelle, ils trouvent un tam-tam, un boubou ou une girafe, à ce moment-là, ils sont contre, parce qu'ils ne veulent défendre que des manifestations culturelles qui célèbrent l'esprit gaulois et le Moyen-Age français".

    Laurence Rossignol est apparemment révulsée par les fêtes médiévales organisées dans certaines de nos contrées. En revanche, qu'appelle-t-elle "l'esprit gaulois"? Est-ce le fait d'écouter de la musique celtique? Est-ce le fait de manger de la cochonnaille non-hallal, dans un grand banquet, comme à la fin d'un album d'Astérix?

    En tous cas, cette phrase montre à quel point madame Rossignol est déconnectée de la réalité. Comment peut-elle penser qu'un seul électeur FN puisse renoncer à son vote pour ce parti à cause de çà? Le pire pour elle, c'est qu'elle ne comprend même pas qu'en disant cela, elle contribue à mobiliser l'électorat du FN.........

     


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