Le 13 janvier 2014, à la suite des attentats, le premier ministre français Manuel Valls s'est exprimé à l'Assemblée nationale dans un long discours. Discours qui comporte évidemment de très longs passages de niaiserie socialiste. Mais il faut quand même noter que ce discours était nettement plus "présidentiel" que les interventions de François Hollande; décidément, il est apparemment courant d'être plus "présidentiel" que le président........

Il faut noter que le premier ministre a enfin clairement déclaré que le problème était bien l'islam; il a certes ânonné le rappel obligatoire que l'islam était tolérant, bienveillant,... Mais il a clairement dit que le problème était "au sein" de l'islam". Ci-dessous les deux extraits les plus lucides de son discours.

"Sommes-nous en guerre ? La question a, en réalité peu d’importance, car les terroristes djihadistes en nous frappant trois jours consécutifs y ont apporté, une nouvelle fois, la plus cruelle des réponses. Il faut toujours dire les choses clairement: oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical. La France n’est pas en guerre contre une religion. La France n’est pas en guerre contre l’islam et les Musulmans."

"Et surtout, comment tirer un trait catégorique sur cette frontière trop souvent ténue qui fait que l’on peut basculer - pas d’angélisme, regardons les faits en face - dans nos quartiers, de l’Islam tolérant, universel, bienveillant vers le conservatisme, vers l’obscurantisme, l’islamisme, et pire la tentation du djihad et du passage à l’acte. Ce débat, il n’est pas entre l’Islam et la société. C’est bien un débat au sein même de l’Islam, que l’islam de France doit mener en son sein, en s’appuyant sur les responsables religieux, sur les intellectuels, sur les Musulmans qui nous disent depuis plusieurs jours qu’ils ont peur. Je l’ai déjà rappelé, comme vous tous j’ai des amis français, de confession et de culture musulmane. L’un de mes plus proches amis m’a dit l’autre jour, il avait les yeux plein de larmes et de tristesse, qu’il avait honte d’être musulman. Eh bien moi je ne veux plus que dans notre pays il y ait des Juifs qui puissent avoir peur. Et je ne veux pas qu’il y ait des Musulmans qui aient honte parce que la République elle est fraternelle, elle est généreuse, elle est là pour accueillir chacun."

Suite aux attentats de la semaine dernière, les principaux dirigeants politiques français ont évidemment effectué une déclaration pour condamner ces attentats. Le président français, François Hollande, s'est exprimé deux fois de manière solennelle, les 7 et 9 janvier.

Je n'ai pas vu l'intégralité des déclarations de chacun de ces dirigeants, mais seulement des extraits à la télévision. J'ai malheureusement eu la sensation que le président Hollande n'a pas su être à la hauteur des événements. Ce n'est qu'une sensation, mais j'ai malheureusement trouvé les interventions des dirigeants de l'opposition, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, plus "présidentielles " que celle du président. Peut-être les mots, peut-être les intonations, je ne sais pas.

Le moment le plus grotesque de l'intervention solennelle du 9 janvier du président Hollande fut peut-être lorsqu'il déclara: "ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, ces fanatiques, n’ont rien à voir avec la religion musulmane."

C'était vraiment prendre ses concitoyens pour des abrutis. Ses concitoyens qui venaient de voir les terroristes crier "Allah Akbar". Et qui avaient vu le terroriste achever le policier à terre et revenir à sa voiture en criant: "nous avons vengé le prophète Mohammed".

Quelques jours plus tard, j'ai entendu le "philosophe" français Bernard-Henri Lévy (alias "BHL") déclarer à la télévision (BFM-TV, me semble-t-il), que l'idéologie des terroristes était l'"islamo-fascisme"; depuis, j'attends que la télévision annonce qu'on a découvert au domicile des terroristes les œuvres complètes de Mussolini, mais en vain jusqu'à présent. Puis BHL a rectifié: finalement, leur idéologie, c'est le nazisme. Avantage: il a fait disparaître le mot "islam".

En entendant des analyses pareilles, on ne peut qu'être inquiet sur la capacité de notre pays à se défendre; car pour se défendre, il faut déjà clairement désigner l'agresseur. Notre pays est dans la situation d'un patient qui entrerait à l'hôpital avec la tuberculose, et auquel le médecin diagnostiquerait une appendicite; entre les mains de ce médecin, on peut légitimement se faire du souci pour la santé et la survie du patient.....

Le quotidien Présent du 15 janvier annonce l'annulation de la participation d'Eric Zemmour à un débat organisé en Belgique, dans la banlieue de Liège, le mardi 12 janvier, par le "cercle de Wallonie", qui a annoncé dans un communiqué:

"Eric Zemmour fait l’objet depuis quelques jours de graves menaces de mort. Il vient d’être mis sous haute protection par le ministère de l’Intérieur français. Ce dernier ne souhaite faire courir aucun risque tant à Eric Zemmour qu’à ses audiences. Toutes conférences ou manifestations publiques lui sont interdites."

Cette information me semble appeler deux commentaires.

Tout d'abord, cela signifie-t-il qu'Eric Zemmour n'a désormais plus le droit de s'exprimer publiquement?

Enfin, je n'ai pas vu cette information ailleurs dans la presse française. Apparemment la liberté de parole d'Eric Zemmour semble intéresser beaucoup moins politiques et journalistes que celle de Charlie-Hebdo ou du Canard enchaîné.

Certains ont présenté cette semaine comme un 11 septembre français.

Il y a eu beaucoup moins de victimes en France que le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Les deux événements sont évidemment incomparables.

Il faut aussi noter une différence essentielle entre ces deux événements. Les attaques du 11 septembre étaient une agression extérieure. Les attentats de la semaine dernière sont une agression intérieure. Les terroristes étaient des citoyens français. Comme les terroristes des événements canadiens, il y a quelques mois, étaient canadiens.